Titanic

du 16 décembre 2005 au 8 janvier 2006
Théâtre Royal de Liège, Rue des Dominicains, 1 - 4000 Liège - Belgique
Horaires : voir détails ci-dessous
Prix : NC
Réservations : + 32 4 221 47 20


Opéra Royal de Wallonie

vendredi 16 décembre 2005 à 20h
samedi 17 décembre 2005 à 20h
dimanche 18 décembre 2005 à 15h
mardi 20 décembre 2005 à 20h
jeudi 22 décembre 2005 à 20h
jeudi 29 décembre 2005 à 20h
vendredi 30 décembre 2005 à 20h
samedi 31 décembre 2005 à 20h30

à Charleroi - Palais des Beaux-Arts
samedi 7 janvier 2006 à 20h
dimanche 8 janvier 2006 à 16h

Livret: Peter STONE
Paroles et musique: Maury YESTON
Adaptation française: Jean-Louis GRINDA et Stéphane LAPORTE
Direction musicale : Bruno MEMBREY
Mise en scène : Jean-Louis GRINDA et Claire SERVAIS
Décors : Eric CHEVALIER
Costumes : Michel FRESNAY
Chorégraphie : Barry COLLINS
Lumières : Jacques CHATELET
Chef des choeurs : Edouard RASQUIN

Que ça fait du bien!

Cinq ans après et à la demande du public, l’Opéra Royal de Wallonie remonte pour les fêtes sa superbe production de Titanic, le musical de Peter Stone et Maury Yeston. Et la magie opère encore, c’est un bonheur ! Dès les premières notes de l’ouverture, le ton est donné. On se sent immédiatement transporté par la puissance et le souffle de la musique de Maury Yeston. Et quand le rideau se lève, nous faisons connaissance en quelques minutes avec tous les protagonistes de cette terrible tragédie avec qui nous allons passer plus de deux heures intenses en émotion.

L’histoire, tout le monde la connaît, mais ici elle est particulièrement bien traitée. Pendant le premier acte, on prend le temps de bien connaître tous les personnages, leurs caractères, leurs failles, leurs rêves, leurs blessures. On s’attache à certains comme si on était avec eux sur le bateau. Le final du premier acte (le crash avec l’iceberg) est digne d’un film d’angoisse, oppressant à souhait. Au cours de la deuxième partie la tension est à son comble, la prise de conscience de la gravité de l’accident et le crescendo dans l’émotion jusqu’à l’issue fatale ne laissent personne insensible. On ne peut que saluer ici l’excellente adaptation française signée Stéphane Laporte et Jean-Louis Grinda. Quel dommage cependant que pour des raisons techniques de sonorisation, les paroles des airs interprétés par l’ensemble du chœur ne soient guère compréhensibles ! Il faut dire aussi que dans ces instants la musique est particulièrement puissante.
La musique de Maury Yeston est incontestablement la grande force de Titanic. Alternant moments d’un lyrisme à vous donner des frissons et mélodies plus intimistes, calmes voire angoissantes, cette partition d’une grande intensité émotionnelle est brillamment servie par l’orchestre de l’Opéra Royal de Wallonie sous la direction efficace de Bruno Membrey. Soulignons la prouesse du décorateur Eric Chevalier qui, avec beaucoup d’ingéniosité, réussit à nous présenter le quai d’embarquement, le Titanic vu de face sur trois niveaux, de profil, le grand salon, le fumoir, le pont promenade, les soutes,…sans oublier le bateau en train de sombrer ! Quant aux costumes de Michel Fresnay, ils sont tout aussi exceptionnels, empreints d’un incontestable réalisme. Et il y en a 250 !

Et l’interprétation dans tout ça ? La troupe fonctionne parfaitement. Tous ces artistes ont pour la plupart déjà une solide expérience de la comédie et du chant. Comme nous sommes dans une maison d’Opéra, des habitués de la scène lyrique figurent dans la distribution, mais, il faut bien le dire, on a souvent du mal à comprendre ce qu’ils chantent ! Nous avons été plus sensibles à la performance des artistes venant de la comédie musicale comme, pour ne citer qu’eux, Jérôme Pradon, Vincent Heden et Fabian Richard, tous les trois formidables.

Jean-Louis Grinda et Claire Servais réussissent à mettre en scène ces 80 artistes avec beaucoup de brio. Même si on peut regretter la longue scène où on ne voit que des têtes derrière des hublots ( !), le résultat est convaincant et ne manque pas de classe. Il n’y a que deux tableaux dansés (dont un, sur un air de gigue irlandaise traditionnelle, a été rajouté par Jean-Louis Grinda), mais l’apport du célèbre chorégraphe Barry Collins mérite d’être souligné en particulier pour le ballet entraînant du ragtime. Toute cette scénographie est magnifiquement mise en valeur par les lumières de Jacques Chatelet.

Quand tombe le rideau après un final particulièrement fort, on reste sous le coup de l’émotion et sous le charme de cette fabuleuse aventure humaine qui vient de se dérouler devant nos yeux. Il n’y a pas de fausse sensiblerie fabriquée dans ce spectacle, tout est vrai et sincère. Sans conteste, ce Titanic est une vraie réussite. Liège n’est qu’à deux heures et demie de Paris par le train alors pour les fêtes, si vous pouvez vous l’offrir ou vous le faire offrir, n’hésitez surtout pas à faire le voyage, vous ne le regretterez pas. Les occasions de voir une grande et belle comédie musicale populaire de Broadway adaptée en français sont bien trop rares pour laisser passer une telle opportunité. On en redemande !

Thierry Quinson